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Blade 2 (avant-première)

14 Juin 2014, 14:20pm

Blade 2 (avant-première)

Alors que le Spider-Man de Sam Raimi pointe doucement le bout de sa toile et excite les comics-addicts de la planète entière, un challenger de taille se profile à l'horizon et pourrait bien s'approprier le titre de meilleure adaptation de comics de l'année. Blade II est son nom, Wesley Snipes son interprète, et Guillermo Del Toro son réalisateur…

Retour au Blade

En 1998, Blade sortait sur les écrans, et scotchait tout les amoureux du cinéma qui débourre à leurs fauteuils. On n'attendait rien de spécial de cette adaptation d'un comics seulement connu des fans hardcore, mettant en scène un acteur (Wesley Snipes) certes compétent mais s'étant souvent compromis dans des films d'action bas du front (Passager 57, Drop Zone…), et filmé par un jeune réalisateur (Stephen Norrington) responsable d'une gentiment sympathique série B/Z, Death Machine. Et c'est la claque. Rythmé, sec, gore, limite expérimental et sévèrement burné, Blade emporte tous les suffrages, rejoint Superman, X-Men et The Crow au panthéon des transferts papier/pellicule réussis, et démontre en sus qu'il est possible de traduire à l'écran l'essence destroy de l'esprit comics. Nanti d'un joli succès mondial, le métrage est assuré de la mise en chantier d'une séquelle, avec le même scénariste, David Goyer, qui se révèle être en fait l'artisan principal de la réussite de l'entreprise. C'est en effet lui qui insufflera au scénario de Blade ses meilleures idées, ainsi que son ton oscillant entre sérieux et humour. On retrouve bien sur Wesley Snipes dans le rôle du "daywalker", le plus gros changement se situant en fait au niveau de la mise en scène, puisque c'est le mexicain Guillermo Del Toro qui s'y colle. Un nom à retenir, si ce n'était déjà fait.

Le fantastique dans l'âme

Car c'est aussi, à posteriori, l'une des qualités de la saga Blade (puisque un 3ème est déjà en chantier). Savoir phagocyter le talent de réalisateurs à forte personnalité, loin des clippeurs/faiseurs qui pullulent à Hollywood. Si, dans le cas de Norrington, ce fut une surprise, le doute n'est pas permis en ce qui concerne Del Toro. C'est que le garçon a un CV bien rempli. 3 films, 2 succès et demi. Le premier, Cronos, aborde déjà le thème du vampirisme sous un angle original et distancié, mais toujours empli de respect (la plus belle scène du film est un hommage poignant aux Dracula incarnés par Bela Lugosi et Christopher Lee). Del Toro quitte ensuite son Mexique natal pour débarquer à Babylone (euh, non, Hollywood) et nous gratifie d'un Mimic d'excellente facture. Un grand film de monstre injustement ignoré, qui se la joue sérieux et fout les pétoches à tous les fans du genre. Alors que Del Toro est d'ores et déjà annoncé sur Blade II, il trouve le temps de tourner en Espagne ce qui constitue peut-être son film le moins réussi. L'Echine Du Diable (sortie française le 8 mai, bientôt en critique sur Version-O !), étrange ghost story sur fond de guerre civile espagnole, ne convainc pas tout à fait, malgré d'excellentes idées et une mise en scène classieuse. Cependant, cela nous permet de dégager une constante dans l'œuvre de Del Toro : le bonhomme mène une carrière légèrement schizophrénique, alternant les films "sérieux" (Cronos, L'Echine Du Diable) et les œuvres décomplexées comme Mimic et Blade II. Ce n'est pas pour nous déplaire, ce constat étant l'assurance d'une forme bien fichue et d'un fond léché.

Lame de guerrier

Le pitch de Blade II est tout aussi excitant que celui du précédent volet. Blade, mi-homme, mi-suceur de sang, chasseur de vampires, auxquels il voue une haine farouche (ils ont tué sa môman), doit cette fois-ci s'allier à ses ennemis pour faire face à une terrible menace : les Reapers. Ces bestioles représentent le prochain stade d'évolution vampirique, et ne sont guère regardant sur le menu : êtres humains ou prédateurs aux longues canines, ils mangent de tout. Pas difficiles, les bougres. Surpuissants, ils obligent donc notre héros à faire cause commune avec le Bloodpack, un gang de vampires d'élite ne portant pas vraiment dans leur cœur le "daywalker". Tous les éléments sont en place, la barbaque peut gicler…
Car aux dires de tout ceux qui ont eu la chance de voir Blade II, ça charcle sec. Ultra violent, généreusement gore, totalement jouissif, tels sont les qualificatifs élogieux qui accompagnent la sortie du film de Del Toro. Beaucoup le comparent à Aliens, et nombreux sont ceux qui le considèrent comme le meilleur film d'horreur/action à ce jour. Mais restons pros, ne nous emballons pas. Tant qu'on n'a pas vu, on peut pas dire…
Pourtant, il est clair qu'au vu du trailer, le torrent de superlatifs risque bien de se justifier ! On y voit Snipes déconner en prenant la pose, débiter du vampire avec le sourire, le tout sous une lumière totalement comics et filmé avec une ébouriffante maestria. Les Reapers ont un look d'enfer, mais ce n'est qu'un avant goût, les bougres étant sujets à de fréquentes transformations soigneusement tenues secrètes. On y aperçoit aussi un bout du casting, sacrément excitant lui aussi, puisque composé de notre Tchecky Karyo à nous, du bourru Ron Perlman (déjà dans Cronos), et du hong-kongais Donnie Yen (yes !) qui s'occupe aussi de la chorégraphie des combats. Une distribution nourrie aux hormones, ça monsieur ! L'indispensable touche féminine est assurée par la troublante Leonor Valera (The Tailor Of Panama). Enfin, on attend de pied ferme le retour de Whistler (Kris Kristofferson), mentor de Blade et accessoirement mort dans le premier épisode. Une résurrection suspecte mais que David Goyer dit totalement justifiable. Wait and see…

Je blaiderai, tu blaideras, il blaidera…

Toujours est-il que le public américain s'étant déplacé en masse, un 3ème volet est d'ores et déjà en chantier, se déroulant normalement dans le futur. On chuchote que c'est Goyer himself qui passerait derrière la caméra, alors que Del Toro est déjà parti réaliser Hellboy, adapté d'un… comics du légendaire Mike Mignola. Entre Spider-Man, X-Men 2, Hulk, Daredevil et autres, ne risquerait-on pas l'overdose ? Ben, si tout est de la même qualité, franchement, ils peuvent nous en faire 195 adaptations et séquelles, on en redemandera toujours ! Quoi qu'il en soit, entre Spidey le 12 juin et Blade II le 19, l'été sera comics, ou ne sera pas ! Yeah !

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